Synthèse de la conférence
La Caisse de compensation
Etat des lieux et pistes de réflexion sur les alternatives.
Organisé à Dar Edhiafa Le 30 Avril 2013
La
journée d’étude sur la « Compensation » qui a regroupé des
représentants de partis politiques, économistes et des composantes de la
société civile et organisée par ITES, le Forum Nou-R et l’UTICA. Etat des lieux et pistes de
réflexion sur les alternatives.
Etat des
lieux :
► M. Abdelmalek Saadalaoui représentant du
ministère des finances :
En 212, les dépenses de subvention ont atteint
environ 6 800 MD, dont4 300MD subventions directes et 2 500MD de
subvention indirecte, ce qui représente 9.5% du PIB, selon les statistiques
présentées, à cette occasion.
Année 2012
|
Directe
|
Indirecte
|
Total
|
%
|
Produit de base
|
1
350
|
1
350
|
20%
|
|
Energie
|
2
811
|
2
482
|
5
293
|
76%
|
Etat
|
922
|
13,32%
|
||
ETAP
|
970
|
14,02%
|
||
Steg
|
590
|
8,53%
|
||
Transport
|
277
|
277
|
4%
|
|
Total
|
4 438
|
2 482
|
6 920
|
100%
|
Les
prévisions pour 2013 tablent sur une enveloppe de l’ordre de 4 200MD au
titre des subventions directes.
La situation actuelle que notre économie et en
particulier notre déficit budgétaire est à la merci du prix du baril et du taux
de change du dollar. En effet le facteur le plus important de l’augmentation
des subventions de 2000 MD en 2010 à 7000 MD en 2012. Le principal facteur est
la hausse du prix moyen du baril de 60$ à 108$ et la hausse du dollar de 1,3 à
1,58.
A
noter que l’augmentation du prix de baril de 1$ augmente le déficit budgétaire d’environ 50 millions de dinars et
l’augmentation de 10 millimes du taux de change dollar dinar de 30 millions de
dinars.
Ainsi
l’augmentation du prix du baril de 5$ entrainerait une augmentation de 1% du déficit
budgétaire ; Il en est de même d’une augmentation de 80 millimes du taux
de change dollar dinar.
► M. Rachid Ben Dali DG Ministère de l’industrie :
A
indiqué que la subvention des hydrocarbures devrait atteindre environ 2 520MD en 2013, contre 2 500MD en
2012.
La
Tunisie est passée d’un pays excédentaire en énergie, les ressources dépassent
de 10% la consommation à la fin des
années 90, à un pays déficitaire à partir de l’année 2000, un déficit de 20%
pour l’année 2012.
La
consommation en gaz s’est multipliée par 4. Une augmentation de la production
nationale en gaz qui ne récompense pas la consommation.
Une
baisse de production de Pétrole, nous passons de 110 000 barils/jr en 1994
à 66 000 barils/jr en 2012.
Il
a mis l’accent sur la nécessité de promouvoir les énergies renouvelables pour
réduire les dépenses de subvention des hydrocarbures, d’autant que les
projections tablent sur un déclin naturel des champs pétroliers du pays
et prévoient des difficultés d’approvisionnement des centrales électriques en
gaz à partir de 2031.
Le
déficit énergétiques devra s’établir, en 2013, à environ 1.93millions de Tonnes
Equivalent Pétrole (TEP), contre 1.67 millions de TEP, a-t-il estimé.
M. Sadok Ben Njima : représentant du
ministère du commerce :
A
indiqué que les subventions des matières de base, se sont élevées à
1 260MD en 2012 et devraient s’accroitre en 2013 pour atteindre
1 350MD.
La
répartition des subvention :
Année 2013
|
Directe
|
%
|
Produit de base
|
1
350
|
100%
|
produit céréaliers
|
1017
|
75,33%
|
Huiles
|
274
|
20,30%
|
Papier
|
4
|
0,30%
|
Lait
|
30
|
2,22%
|
Sucre
|
11
|
0,81%
|
tomate
|
9
|
0,67%
|
Pâte alimentaire
|
5
|
0,37%
|
M. Jaleleddine Ben Rejeb PDG de l’INS :
La
classe sociale pauvre n’en profite que de 9.2% des subventions par contre 23%
des subventions des produits de base ne profitent pas à ceux qui les méritent
en raison, notamment de la contrebande et de l’utilisation illégale des
produits subventionnés (cafés, hôtels, pâtisseries, …)
La
suppression des subventions provoque une augmentation de 3.6% du taux de
pauvreté
A
indiqué que la révision des montants de subvention ne doit pas toucher les
produits de base, vu leur poids dans le panier des biens de consommation des
ménages les plus démunis et leur contribution à la réduction du taux de
pauvreté.
Pistes de réflexion
M.Mohamed
Marzouki, Président de la République a appelé à s’inspirer de l’expérience du
Brésil. Il a indiqué que le développement de secteurs économiques à forte
capacité de production, notamment, l’agriculture demeure la solution la plus
réaliste, pour limiter le déficit budgétaire du pays et améliorer la situation
de plusieurs catégories sociales.
Beaucoup
de réflexion ont été présenté lors du débat :
►Mener
une bonne compagne de communication au prés des citoyen sur les enjeux
économiques et leur responsabilité vis-à-vis du problème. (Consommation et
préservation des ressources)
►Faire
participer tout les acteurs sociaux et économique autour de ce débat
►Mener les études
utiles (une base de données avec un listing de la population par classe
sociale) pour mieux cibler la population nécessitaire des subventions
►Améliorer
le système fiscal et l’alléger au profit des entreprises pour les rendre plus
concurrentielles (surtout à l’export) et pour que lors de l’application des
vrais prix ces entreprises ne seront pas lésées.
►Développer
l’agriculture locale spécifique de nos terres arides « orge » une autosuffisance
alimentaire, limitera des importations et donc réduire le budget de
compensation et en faire bénéficier directement les agriculteurs
►A
décortiquer les chiffre pour faire sortir la part de l'Etat dans le bénéfice de
la caisse de compensation. Un élément qui semble absent de l'enquête de l'INS
et qui a été soulevé par l'ODC.
►A
distinguer et à analyser les lignes de subvention par filière :
Pour
les filières, on distinguera celle qui appartient à des chaines de valeurs
locales (tomate, pomme de terre, blé dur,....) des filières qui appartiennent à
des chaines de valeurs internationales (Pétrole, Blé tendre, Maïs,
...)
Pistes de solutions
pour les chaines de valeurs locales:
1) Rationaliser la
production
2) Optimiser les
chaines d'approvisionnement (Supply Chain)
3) recourir au levier
fiscal (TVA)
Pistes de solutions
pour les chaines de valeurs internationales:
1) Rationaliser la
consommation et réduire le gaspillage
2) recourir aux
techniques de Hedging (couverture à terme pour les commodités très volatiles
comme le Petrole)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire