mercredi 13 juillet 2011

Comment le Tunisien évalue-t-il les médias, 6 mois après la révolution du 14 janvier.

 Thomas Jefferson, le 3ème Président américain, très attaché aux droits de l’homme, disait ‘S’il m’était laissé de choisir si nous devons avoir un gouvernement sans journaux ou des journaux sans gouvernement, je n’hésiterais pas un instant à préférer le dernier choix’. Le Centre INSERD Paris en collaboration avec la Délégation de l'Union Européenne en Tunisie et Aswat Center for Media Studies (Egypt) en partenariat avec le Forum Avéroes Maghreb et l’association NOU-R (Nouvelle République) ont organisé un séminaire portant sur le thème "Médias, élections et démocratisation six mois après la Révolution". Plusieurs conférenciers nationaux et internationaux ont pris part à cet événement citoyen. SIGMA a été invité à présenter en introduction aux travaux de ce séminaire une enquête par sondage dont l’objectif était de cerner comment le Tunisien évalue-t-il les médias, 6 mois après la révolution du 14 janvier.
Cette étude a couvert un échantillon de 500 tunisiens de 18 ans et plus, appartenant aux 24 gouvernorats classés par sexe, âge et catégories socioprofessionnelles proportionnellement aux données récentes de l’INS. L’administration des questionnaires a été réalisée à travers le call center SIGMA avec la méthode CATI (Computer assisted telephonical interviewing) le 9 et 10 juillet 2011.
A la question ‘A quelle fréquence suivez-vous les infos et débats politiques à propos de la Tunisie’ les réponses étaient comme suit : 22,2% ‘quotidiennement’, 25,4% ‘souvent’, 30,1% ‘rarement’ et enfin 22,4% ‘jamais’. Cette dernière catégorie est constituée à 63% de femmes, à 47% appartenant aux classes populaires et 57% à moins de 25 ans ou plus de 51 ans. Parmi les 78% de tunisiens qui suivent les informations et les débats politiques, 86% le font sur des médias tunisiens (33% exclusivement sur des médias tunisiens), contre seulement 14% sur des médias exclusivement étrangers. Le Tunisien se réapproprie les médias tunisiens depuis le 14 janvier pour ce qui est de l’information politique, et ce conformément aux comportements d’audience qu’on connait dans les démocraties développés.
A la question ‘Sur quels médias suivez-vous les infos et débats politiques de la Tunisie ?’ les réponses ont été : Chaines TV 92% suivies du réseau Internet 34%, puis la radio 22,3% et enfin la presse papier 11%. Si la télévision est resté le média roi par excellence, c’est Internet qui a connu le plus grand succès pour y puiser l’information politique pour le tunisien après le 14 janvier.
A la question ‘Sur quelles chaines TV, suivez-vous les infos et débats politiques’ les 10 premières réponses ont été comme suit : Watanya 1 85,4% ; Hannibal Tv 47,1% ; Al Jazeera 40,0% ; Nessma 35,0% ; Al Arabia 31,1% ; France24 30,3% ; Watanya 2 18,8% ; Ettounesseya 5,0%, BBC Arabic 3,4% et enfin France2 ferme la marche avec 1,4%.
A la question ‘Sur quelles chaines radiophoniques suivez-vous les informations et débats politiques ?’, les 5 stations radio les plus citées ont été : Mosaïque FM 50% ; Shams FM 26% ; Radio Nationale (en langue arabe) 21% ; Jawhara FM 17,5% ; Radio Jeune 12,5%. Ces résultats sont à relativiser en fonction de l’étendue de la radiodiffusion de chaque chaine radio.
A la question ‘Sur journaux quotidiens en papier suivez-vous les informations et débats politiques ?’, les 5 quotidiens les plus cités ont été : Achourouk 74% ; La Presse de Tunisie 23% ; Assarih 23% ; Assabah 15,4% Le temps 2,6%. On note la domination des quotidiens en langue arabe.
A la question ‘Sur quels sites web suivez-vous les infos politiques de la Tunisie ? les 5 sites web les plus cités ont été : Facebook.com 67,2% ; Businessnews.com.tn 12% ; Aljazeera.net 6% ; Youtube 6% ; Achourouk online 4%. Ces sites sont suivis d’Attounesseya.com, Tunsia Sat, Tunis news, Twitter, iGoogle, Mosaïque FM, Tunis Hebdo, Tap, France24, Radio Kalima, Sfaxonline, les sites des ministères, …
A la question ‘Quelle est la chaîne télévisuelle la plus crédible ? Les 2 chaînes TV perçues les plus crédibles sont : Al Watanya 1 avec 33.2% et Aljazeera avec 28.5%.
A la question ‘Quelle est la chaîne radiophonique la plus crédible ? Les chaînes de proximité l’emportent. Les 2 chaînes perçues les plus crédibles sont : Mosaïque fm 30.4% et Jawhra fm 21.7%.
A la question ‘Veuillez préciser sur cette échelle votre perception des médias tunisiens ? Les avis défavorables 28.9% dépassent les avis favorables 20%.
A la question ‘Comment trouvez-vous le secteur médiatique tunisien ? Un secteur où règne l’anarchie 56.7% ; un secteur organisé 29.7% ; 13.6% sont dans l’incapacité de répondre. Conclusion tirée : le secteur médiatique tunisien est un secteur mal organisé.
A la question ‘A votre avis, quelles sont les principales raisons de cette anarchie ?  les 4 principales raisons les plus citées sont : le manque d’encadrement 32.6% ; le départ des dirigeants (ex-alliés de l’ancien régime) 23.4% ; le manque des moyens financiers 17.9% et l’absence d’un cadre législatif 17.9%.
A la question ‘Quels sont à votre avis, les points faibles actuels des médias tunisiens ? En spontanée : les 3 points faibles qui ont été le plus cités sont : les médias tunisiens sont manipulés par des groupes de pression (politique, acteurs étrangers, annonceurs…) 27.5% ; l’autocensure 25.7% et le manque de professionnalisme 25.4%.  
A la question ‘D'après vous les medias tunisiens sont- ils impliqués dans les dérives syndicales, sécuritaires et / ou sociales vécues par la Tunisie après la révolution? 67.4% ont déclaré que les médias tunisiens sont impliqués fortement ou en partie dans les dérives qu’a vécues la Tunisie après la révolution. 19.4% nient ceci et 13.3% se prononcent pas.   
A la question ‘A votre avis, quelles sont les actions à prendre afin de réorganiser le secteur médiatique tunisien ? En spontanée : les 2 principales actions qui ont été déclarées : la formation et le recyclage des journalistes 41.2% et l’indépendance des médias tunisiens du monde des affaires 17.9%.
En conclusion, on note intérêt retrouvé des tunisiens aux news et débats politiques sur les supports tunisiens ; La télévision et Internet sont les supports les plus grands gagnants après la révolution ; La chaîne TV publique Watanya 1 a gagné le respect du grand public, Al Jazeera a confirmé son statut de leader étranger sur les news, France 24 est à l’affût ; Mosaïque FM a réussi l’équilibre entre le besoin de divertissement et informations et débats politiques des auditeurs…, le site web Businessnews.com.tn a marqué des points depuis le 14 janvier 2011 mais s'écarte de sa ligne originelle plus économique, Achourouk demeure leader du papier en Tunisie pour les informations politiques selon les déclarations des tunisiens. Enfin, la responsabilité des médias dans le climat social, émotionnel et économique est prépondérante selon les personnes interrogées, cela leur confère une responsabilité accrue, notamment à l’aune des prochaines échéances éléctorales.
L’économiste, sociologue et démographe Alfred Sauvy disait à propos du rôle des médias ‘Bien informés, les hommes sont des citoyens ; mal informés ils deviennent des sujets’. On ne peut que souscrire.

mardi 12 juillet 2011

Pourquoi un indice du bonheur ? Enquête présentée lors de la conférence NOU-R le 5 Juillet 2011

Pourquoi un indice du bonheur ?
Pendant que nos partis politiques peinent à livrer un programme économique où le citoyen se retrouve au centre des stratégies de développement proposées, de nouvelles approches méthodologiques sont adoptées notamment par les pays de l’OCDE afin de mesurer le bien-être humain afin de substituer cette notion au concept de PIB considérant cet indicateur insuffisant pour juger de la situation du monde ou d’un pays. Le PIB ignore en effet de nombreux éléments qui sont importants dans la vie de chacun comme par exemple la santé, la qualité de l’environnement, … C’est dans ce cadre qu’est venue l’initiative de l’OCDE du 25 mai 2011 pour présenter une compilation d’indicateurs mesurant le bien-être humain. Un indice de bonheur, pourquoi ? Qu’est-ce qu’une Tunisie heureuse ? Qu’est ce que le bien humain ? Quelles sont les limites de cette approche innovante appuyée par certains économistes nobélisés dont l’éminent Pr Stieglitz, ami de la Tunisie nouvelle ? Quel est le positionnement actuel de la Tunisie et du Tunisien au niveau des indicateurs du bien-être humain ?
Pour un système de gouvernance et d’information statistique performant et transparent
Si les cent partis que compte le pays ont plus d’aisance à proposer des projets institutionnels à portée éminemment politique et qu’ils ont du mal avec la chose économique, cela s’entend bien. Car les propositions en matière de développement doivent être construites sur des hypothèses chiffrées, or on se retrouve dans cette phase de transition démocratique face à un système national statistique souffrant de problèmes de crédibilité et de fiabilité engendrés par les nombreuses années d’ingérence politique et d’absence d’autonomie et de transparence de la part des institutions nationales statiques. A ce titre, on cite trois exemples qui illustrent bien la situation en matière de données statistiques publiques liées au développement humain : Les données sur les échanges extérieures s’avèrent complètement erronées et difficilement redressables statistiquement car les déclarations à la douane n’étaient pas sincères pour un large pan de l’activité des ports, aéroports tunisiens et postes-frontière terrestres pendant les 15 dernières années notamment. Or si on sait que le modèle économique tunisien et la croissance de la richesse créée par le pays repose sur son ouverture sur les économies extérieures, toutes stratégies de développement critiquant ou allant dans le sens de ce modèle reposeraient en réalité sur des hypothèses fragiles. Autre exemple qui a fait l’objet de nombreuses discussions quant à sa pertinence et sa fiabilité : le taux de pauvreté en Tunisie. Or l’appréciation quantitative et qualitative de la pauvreté est au cœur même de la révolution tunisienne car elle y puise sa source, sa légitimité et le projet de société consensuel auquel aspire une majorité de tunisien : justice et équité sociale. Le troisième exemple paraît anecdotique mais illustre parfaitement le risque courait la Tunisie de l’instrumentalisation des indicateurs chiffrés du temps de l’ancien régime : la surface des espaces verts en milieu urbain exprimée en m² par habitant incluait de fait les cimetières ! Cela avait l’avantage d’augmenter considérablement l’indice de qualité de vie sur le volet environnemental, d’une manière visiblement factice. Cet exemple illustre à lui seul 23 ans d’illusions statistiques où l’indépendance de l’appareil statistique public tunisien n’était pas garanti, et où le citoyen n’avait pas droit d’accès à l’information statistique primaire, et ce malgré des compétences tunisiennes confirmées et affirmées tant au niveau de l’’Institut National de la Statistique qu’au sein de l’Institut des Etudes Quantitative et de la Compétitivité mais aussi au niveau des services de statistiques publiques dans les différents ministères.
Les limites de l’indicateur de bien être humain …
L’indice du mieux-vivre présenté par SIGMA tient à la méthodologie proposée par l’OCDE qui repose pour mesurer le bien-être humain sur une batterie de thèmes répartis en 11 indicateurs regroupés en deux groupes. Il s’agit de 3 indicateurs liés aux conditions matériels : Emplis et salaires, revenus et richesses et les conditions de logement. L’autre batterie d’indicateurs comptent 8 ensembles de variables : l’état de santé, l’équilibre entre temps de travail et autres activités, l’éducation et les qualifications, l’engagement civique et gouvernance, la qualité de l’environnement, la sécurité personnelle, la sociabilité et enfin l’évaluation subjective du bien-être par le citoyen lui-même. Au-delà du risque d’une marchandisation du bonheur et malgré la pertinence du dispositif méthodologique proposé et son adéquation avec les valeurs de la révolution tunisienne qui imposent que le citoyen soit la finalité de tout effort de développement, les limites d’une telle approche sont nombreuses. Le choix des variables supposées mesurer le bien-être : On peut regretter l’absence des notions telles que l’inégalité entre régions, entre hommes et femmes, la religiosité, la pratique sexuelle, la consommation des produits culturels (lecture, cinéma, musique, …), l’éloignement du lieu de travail et qualité du transport, etc. Autre limite du modèle proposé : Toutes les variables ont le même poids. Pourquoi par exemple, le nombre de pièces par occupant d’un logement relève-t-il de bien-être au même titre que le fait de vivre dans un environnement peu pollué ou d’avoir un bon état de santé ?
Résultats statistiques de l’indice du bonheur chez le tunisien 2011
L’exercice de quantification du bien-être du citoyen tunisien repose sur l’hypothèse de la sincérité des données sociodémographiques et économiques publiques récentes et le fait de laisser les gens juger leur propre bien-être selon une enquête par sondage effectué à travers le call-center SIGMA le 4 juillet 2011 auprès de 514 tunisiens à égalité entre hommes et femmes, âgés de 18 ans et plus et répartis sur les 24 gouvernorats selon leurs poids démographiques, les catégories socioprofessionnelles et les tranches d’âges auxquelles ils appartiennent.
Sur le plan économique et matériel, en 2009, le PIB per capita en Tunisie est de l’ordre de 8 898 $ en termes de Parité Pouvoir d’Achat. Le taux de chômage officiel, tel que défini par le Bureau International du Travail, était de 13,3% en 2009, la part d’épargne brute du PIB était de 23% avec un taux d’inflation de 3,8% toujours en 2009. Le taux d’activité des femmes est de 27%. L’enquête réalisée par SIGMA indique que les revenus nets médians des foyers tunisiens est de 600 dinars par mois et que 35% des tunisiens enquêtés déclarent qu’ils sont en train de faire de l’épargne. Près de 3% des personnes interrogées déclarent avoir des titres en bourse, ce qui correspond à un nombre équivalent à près 220 000 de boursicoteurs majoritairement issus des classes aisées et habitants le Grand Tunis. Les statistiques publiques sur le logement indiquent 2,9 millions de logements dont près de 10% de logements vacants et une part dans les dépenses moyennes du tunisien dédiés au logement de 22,8% (second poste de dépense) contre 34,8% pour l’alimentaire. Par ailleurs, selon l’enquête SIGMA, le taux de personnes se disant loger au titre de « propriétaire » est de 77%, le nombre moyen de personnes par pièces dans le logement occupé est de 1,45.
Au niveau de la santé, les statistiques publiques indiquent une espérance de vie à la naissance du tunisien de 74,5 ans et des dépenses en santé par habitant par an de 312 dinars avec 6,2% du PIB consacré à la santé. Quand on a posé la question aux tunisiens « Comment trouvez-vous globalement l’état actuel de votre santé ? », les réponses ont été : Bon état 68% (90% chez les classes aisées et 50% dans les classes populaires) ; Etat moyen 24% et 8 % de « Mauvais état de santé ».
Sur le plan de l’équilibre travail et activités extra professionnelles, le tunisien déclare travailler 8 heures par jour quand il est actif occupé, et ils sont 20% (30% dans les classes aisées et 11% dans les classes populaires) à pratiquer des activités régulières non rémunérées en extra travail (sport, culture, …). Ils sont 8,6% dans la région du Centre Ouest dans ce cas-là ! Contre 3 fois plus dans le Grand Tunis ! Par ailleurs, 41% des femmes actives occupées sont mères d’enfants de 6 à 14 ans (ce taux est beaucoup plus bas dans les pays nordiques). Il est à noter que le nombre officiel de licenciés en sport en Tunisie toutes disciplines confondues est de 130 000 licenciés, sot un taux de pénétration de l’activité sportive organisée de l’ordre de 2,8% (le double dans le Centre Est et la moitié dans le Sud Ouest).
Dans le volet éducation, les statistiques publiques indiquent un taux d’analphabétisme de l’ordre de 21% (soit 2,2 millions d’analphabètes et près de 3 millions d’illettrés) et ce malgré une part de près de 20% du budget de l’Etat consacré à l’éducation et la formation et 2,8% de part de dépenses dédiées à l’enseignement par les ménages tunisiens. Le taux de personnes de niveau supérieur est de 12%. Ce taux est de 20% chez les classes aisées et de 5% auprès des classes populaires. L’ascenseur social par l’éducation fonctionne-t-il toujours ?
Sur le plan de la sociabilité, SIGMA a interrogé un échantillon représentatif de tunisiens « A quelle fréquence rencontrez-vous vos amis ? », les réponses ont été les suivantes : 40% ‘tous les jours’, 21% ‘Plusieurs fois par semaine’, 19,1% ‘au moins une fois par semaine’ et enfin 20% au moins une fois par mois’. Ce qui a été constaté c’est que la Tunisie d’aujourd’hui compte des personnes pauvres et isolées (près de 5%, soit 500 000 personnes), ceci constitue une situation intolérable. On les retrouve notamment en milieu rural et périurbain. Quand on a posé la question « Avez-vous un proche en dehors de votre petite famille sur qui vous pouvez compter », 37% des tunisiens on répondu NON ! (42% des classes populaires et 20% des classes aisées).
Sur le plan de l’engagement civique, 22,6% ont déclaré ne pas avoir l’intention d’aller voter dans les élections de l’assemblée constituante, et seulement 8% ont déclaré être adhérents à une association (20,5% des personnes des classes aisées et 3% des classes populaires).
Les données publiques sur l’état de l’environnement en Tunisie indiquent que chaque tunisien émet 2,4 tonnes de CO2 et que le territoire tunisien est boisé (surface forestière) à hauteur de 6,5%. A la question « Comment trouvez-vous l’environnement où vous vivez actuellement ? », les tunisiens interrogés par SIGMA ce mois de juillet 2011 ont répondu à 22% ‘mauvaise qualité’ et 78% de bonne qualité (l’air de Siliana, de Tozeur, de Sened, de Chmtou, … est heureusement très bon pour la santé ! Mais jusqu’à quand ?).
Au niveau de la sécurité personnelle, interrogés s’ils étaient victimes d’une agression physique pendant les 12 derniers mois, les tunisiens ont été 15% à dire oui.
Enfin, la question finale et conclusive de l’enquête SIGMA sur la perception subjective de la qualité de vie des citoyens tunisiens (une note de satisfaction de 1 à 10), a donné une moyenne de 6,5 sur 10, bien plus faible que la moyenne des pays de l’OCDE (7,4 sur 10) indiquant une qualité de vie perçue meilleure dans la région du Centre Est (7,1) et la pire dans le Nord Ouest (5,6) selon le jugement des personnes concernées. Les classes aisées ont une moyenne de 7,4 (équivalente aux pays de l’OCDE), les classes moyennes supérieures 7,3, les classes moyennes inférieures 6,4 et enfin les classes populaires avec une moyenne de 5,7 sur 10 de perception de leur qualité de vie.
Un bonheur retrouvé à portée de main…
En conclusion, l’argent ne fait peut-être pas le bonheur, mais y contribue largement (santé, éducation, logement, environnement, vie civique, loisir, …). La société tunisienne a connu l’euphorie du patriotisme juste après l’indépendance avec une génération de bâtisseurs dont le moteur était l’amour de la jeune nation en devenir, elle a connu ensuite le déclin de ce sentiment pour basculer, faute de projet de société cohérent, participatif et démocratique, dans le consumérisme, qui sans la valeur travail, devient un piège qui se renferme sur le citoyen devenu consommateur. Le bonheur du tunisien dépend de l’échelle de valeurs en qui il croit. Le confort matériel et immatériel est un droit pour tout tunisien, son bien-être devrait être inscrit dans les priorités des forces politiques en place. Le point de départ devrait être la quête de ce qui fait la singularité tunisienne, son identité, sa construction mentale, morale et matérielle pour lui offrir une vie meilleure tout en tenant compte des impératifs de l’efficacité économique, garante de la pérennité de ce bonheur retrouvé.


Composition du Bureau exécutif de NOU-R

Maher
Kallel
Président
Selima
Ben Mustapha
Vice Présidente
Fatma
Mehiri
Trésorier
Noomane
Fehri
Trésorier Adjoint
Kais
Khanfir
Secrétaire général
Hela
Salem Khanfir
Secrétaire Général Adjoint
Habib
Kchaou
P. Commision relations exterieures
Hassen
Zargouni
P. Commission économique
Omar
El Matri
P. Commission politique
Adnane
Bellamine
M. Commision relations exterieures
Karim
Benzarti
M. Commision relations exterieures
Mehdi
Kenani
M. Commision relations exterieures
Karim
Barkatallah
M. Commission politique
Khaled
Baccar
M. Commission économique
Souheil
Nabli
M. Commission politique

jeudi 7 juillet 2011

Baromètre Politique Mois de Juin 2011

Le baromètre politique SIGMA du mois de juin 2011, présenté le samedi 11 Juin  lors la conférence sur la Justice et réconciliation préalables a la nouvelle république organisée l’association NOU-R, a porté sur le climat politique en Tunisie ainsi qu'aux intentions de vote des tunisiens de leur représentants à l'assemblée constituante (partis politiques) prévue le 23 octobre 2011.

L’enquête a été réalisée du 8 au 10 juin 2011, auprès d’un échantillon de
1014 individus de 18 ans et plus choisis de manière à représenter les quotas démographiques par gouvernorats, par tranches d’âge, par catégories socioprofessionnelles et par sexe selon les données de l’INS les plus récentes (2010). L’erreur d’échantillonnage maximale (quand les phénomènes mesurés sont proches de 50%) est de l’ordre de +ou-3%. Le mode d’administration des questions est téléphonique à travers le call center SIGMA avec la méthode CATI (Computer Assisted Telephonical Interviewing).

Il ressort dans la première partie de ce sondage que seulement 47% ont suivi le discours de M. Béji Caïd Essebsi prononcé mercredi dernier au Palais des Congrès à Tunis, dont 75% l’ont trouvé convainquant. 52,5% des tunisiens interrogés considèrent que la date des élections du 23 octobre 2011 est convenable.

Par ailleurs, 76,4% des tunisiens se considèrent optimistes quant au sort de la Tunisie et ils sont 73,3% qui pensent que la Tunisie va vers le progrès contre tout de même 19,7% qui la voient aller vers le chaos.

Cinq propositions ont été présentées aux interviewés portant sur la source potentielle de leur peur pour l’avenir de la Tunisie, ils étaient 29,5% à choisir le chaos politique, 29,5%3 une crise économique durable, 15% le terrorisme, 11,9% le retour de la dictature et 10,4% les conflits tribaux.

Questionnés sur les mesures prioritaires qu’un gouvernement élu devrait entreprendre, il ressort essentiellement les 5 actions suivantes (dans l’ordre de priorité) : Mesures pour assurer la sécurité dans les rues, diminuer le chômage et la création d’emplois stables, assurer l’existence de structures de santé de proximité, des mesures contre la corruption et l’amélioration du niveau de la formation dans les écoles, les lycées et les universités. Les mesures relatives à la qualité environnementale ou l’accès aux loisirs, … s’avèrent subalternes pour une majorité des tunisiens en tant que mesures gouvernementales prioritaires.

A la question sur les personnalités politiques présentes actuellement sur la scène politique et auxquelles le tunisiens fait confiance, les résultats ont été les suivants (dans l’ordre) : 36,2% ne font confiance à personnes, 23,5% n’ont pas su répondre, ensuite viennent MM. Béji Caïd Essebsi 22% (1% représente environ 72 000 individus), Rached Ghannouchi 8,7%, Ahmed Néjib Chebbi 5,7%, Moncef Marzouki 3,6%, Mustapha Ben Jaafar 2,3%, Abdelfattah Mourou 1,9%, Ahmed Brahim 1,7%, Foued Mebazaa 1,2%, Hamma Hammami 1,1%, Farhat Rajhi 0,9%.

Par rapport aux intentions de vote, les abstentionnistes potentiels représentent 12,7%, ils sont 20,7% dans le Centre Ouest et 17,9% dans le Sud. Ceux qui n’ont pas choisi encore un parti représentent 41,2%. Ceux qui ont refusé de répondre à la question ont représenté 5,9%. Enfin de compte ceux qui ont déclare choisir un parti des 84 existant ont représenté 40,3% soit près de 60% des tunisiens qui restent à convaincre.

Le mouvement Ennahdha a obtenu 16,9% d’intentions de vote (notamment dans le Sud et Centre Ouest), suivi du PDP avec 9,5% (notamment dans Nord Est et le Centre Est) ; Ettakatol 3,5% (notamment dans le Grand Tunis) ; Al Watan 3,1% ; le CPR 3,0% ; le POCT 1,5% ; Ettajdid 1,0% Afek Tounes 0,9%, l’Initiative 0,4%...

Enfin, l’Observatoire SIGMA qui mesure le bruit médiatique des partis politiques indique pour le mois de mai 2011, que 5 partis sur 67 reconnus ont bénéficié près des 2/3 du temps de passage dans les 4 chaines tunisiennes (Al Watanya 1&2, Hannibal TV et Nessma TV). Ainsi Ennahdha a accaparé 18,6% du temps total impartis aux formations politiques, 13,3% au Ettajtid, 12,6% au PDP et 10,5% au Ettakatol. Dans les autres médias que ce soit la radio ou la presse écrite (papier) la présence des partis politique ayant leurs racines d’avant le 14 janvier 2011 sont largement plus présents
(129 articles de presse concernant Ennahdha, 100 articles sur le PDP, 55 sur Ettajdid, 44 sur le POCT, 35 articles sur Ettakatol et des miettes pour les autres partis notamment ceux qui émerger après la révolution.

Manifeste pour une Nouvelle République

Introduction

Le Mouvement pour une Nouvelle République, devenu après Association NOU-R, s’est constitué spontanément directement après la Révolution Tunisienne qui a permis de mettre fin à la de la tyrannie et la dictature de Ben Ali. Le peuple tunisien a exprimé à travers cette révolution sa volonté ferme à vivre en toute dignité dans une Tunisie libre et juste; ceci passe par l’instauration d’une démocratie moderne qui permet au peuple de choisir les responsables les plus aptes à concrétiser un développement durable et équitable sur l’ensemble du territoire national. Cette révolution ouvre de nouvelles perspectives pour le Peuple Tunisien et alimente de très grandes ambitions pour l’avenir mais cette mutation démocratique fondée sur les libertés individuelles n’est pas encore acquise et il est nécessaire que les citoyens tunisiens unissent leur force pour accomplir et mener à terme leur volonté.
Cette révolution est née  à partir de principes ; Mohamed Bouazizi est mort parce qu’il défendait une dignité bafouée par une administration contaminée par le fléau de la corruption. Des martyrs qui sont tombés sous les ordres du tyran et ses sbires étaient dans les rues pour exprimer leur colère quant à l’injustice, l’indifférence et l’arbitraire. Pour honorer ces dignes et fiers  enfants de la Tunisie, le Mouvement pour une Nouvelle République s’engage à faire tout son possible pour que Liberté, Justice et Dignité soient au centre des préoccupations des 3 commissions qui ont été désignées par le gouvernement transitoire, en étant force de proposition, en faisant la pression nécessaire sur le gouvernement et ces commissions et en intervenant avec les différentes parties prenantes dans le mutation démocratique du pays.
La mutation démocratique que vit le peuple tunisien devra s’inscrire dans le cadre d’un changement fondamental au niveau du système politique, des institutions de l’Etat et des paradigmes des politiques socio-économiques. Néanmoins, cette mutation doit se faire de manière prudente et raisonnée afin qu’elle soit dans la mesure du possible, outre le maintien de la composante sécuritaire du pays et le maintien de l’ordre, la moins destructrice au niveau des emplois et de la valeur ajoutée. Les membres de ce Mouvement sont contre la désagrégation de l’Etat et une vacance du gouvernement qui mettraient le pays en péril. Ils soutiennent tout gouvernement d’union nationale qui s’engage à respecter les fondamentaux de la démocratie exprimée ,
Ce mouvement initialement constitué de cadres et dirigeants d’entreprise, est ouvert à tous les tunisiens qui mettent les libertés individuelles et les droits de l’Homme au centre des valeurs de la société et qui aspirent à une république où l’Etat permet au plus grand nombre de citoyens de réaliser leur ambitions et de s’épanouir. Les tunisiens qui veulent adhérer à ce mouvement devront s’identifier et s’inscrire dans le cadre des orientations énoncées dans ce qui suit :

Nouvelle République basée sur une démarche participative et consensuelle

La construction d’une nouvelle Tunisie devra se faire selon une démarche participative de l’ensemble de la société civile : associations, syndicats de travailleurs, syndicats de patrons et partis politiques, dans le respect des rôles et prérogatives de chacun. Ainsi les syndicats des travailleurs devront focaliser sur  leur rôle de défenseur des intérêts des travailleurs syndiqués, et s’assurer que la nouvelle république qui sera mise en place consolide les acquis sociaux et prévienne la précarité des travailleurs. Le Patronat devra participer activement à la construction de la nouvelle république qui facilite la création et le développement des entreprises à travers notamment une législation et une fiscalité souple et incitative à l’investissement –surtout dans les zones défavorisées- et la création d’emplois. Il est nécessaire que les différents partis politiques représentant les différents courants idéologiques existants en Tunisie puissent se regrouper au niveau des valeurs constitutionnelles (libertés individuelles et égalité entre tous les citoyens et séparation et équilibre entre les pouvoirs) et participer sans exclusion à la création de la nouvelle république.

Mise en place d’une démocratie saine et stable

La nouvelle constitution renforcera les garanties aux droits fondamentaux ; Sacralité du Droit à la vie, Inviolabilité du Droit à la dignité, la primauté du Droit à la liberté, Droit à la propriété et Droit à la poursuite du bonheur et ce, sans distinction, d’âge, de sexe, de religion, de statut social ou d’origine. Elle doit réviser les pouvoirs des institutions de la République afin d’assurer une séparation des pouvoirs à travers notamment une limitation des pouvoirs de l’exécutif et une indépendance réelle et effective de la justice. Les nouvelles lois devront garantir l’émergence et développement  de media totalement libres et indépendants du pouvoir en place.
Le fonctionnement du pays doit reposer sur des institutions fortes et indépendantes et ne pas reposer sur des personnes. Les citoyens doivent être responsabilisés pour devenir des membres actifs au niveau de la gestion des institutions nationales et locales notamment en demandant des clarifications et en remontant les dysfonctionnements. Des procédures doivent être prévues pour que chaque citoyen -à travers un rapprochement clair des élus locaux avec la population- puisse demander des comptes sur la gestion des biens et deniers publics et obtenir l’information dans un délai raisonnable.
Le suffrage universel devra être la principale base de la légitimité au niveau des postes de responsabilité aussi bien au niveau national que local.  Ainsi, dans la nouvelle république, une partie du gouvernement, tous les conseillers (si la deuxième chambre est gardée), tous les gouverneurs, tous les maires et tous les magistrats devront être des élus. Toutes les élections devront être organisées et gérées par des commissions indépendantes de l’Etat et du pouvoir en place. Des règles doivent être établies pour assurer le multipartisme au sein des deux chambres et la présence de l’opposition au niveau de toutes les institutions de contrôle pouvant assurer un contre pouvoir.

Administration efficace au service des citoyens

l’Etat doit assurer en priorité et essentiellement les quatre fonctions régaliennes ;  Assurer la sécurité extérieure par la diplomatie et la défense du territoire ; Assurer la sécurité intérieure et le maintien de l'ordre public, avec, notamment, des forces de police ; Définir le droit et rendre la justice ; Détenir la souveraineté économique et financière en émettant de la monnaie. L’Etat tunisien doit maintenir les acquis  d’une scolarité gratuite et de qualité à l’ensemble des tunisiens sur le territoire national et un accès le plus large possible aux soins. L’Etat n’a pas à intervenir dans les différents secteurs économiques sauf en cas de crise grave où la tutelle de l’Etat peut être envisagée de manière seulement temporaire. L’Etat doit céder son monopole sur toutes les activités économiques où un marché concurrentiel peut être mis en place. Il est attendu de l’Etat de définir les lois et les normes régissant différents secteurs d’activités. L’Etat a toutefois droit de regard sur toutes les activités stratégiques notamment en termes de contrôle de grandes sociétés et de technologies tunisiennes par des étrangers.
Il est attendu de l’administration qu’elle soit efficace et transparente. Une réforme en profondeur de l’administration est nécessaire aussi bien au niveau du découpage des départements ministériels, que sur le statut du fonctionnaire ou le mode de gestion des dépenses, de la comptabilité publique et la communication des données. Cette réforme devra reposer fortement sur les nouvelles technologies de l’information, sur l’implémentation des best practice de gouvernance ainsi que sur la responsabilisation et la valorisation des ressources humaines. Les fonctionnaires  sont d’abord des serviteurs de l’Etat et des citoyens qui doivent rendre des comptes aux citoyens et à la justice. L’Etat est encouragé à travailler en partenariat avec le secteur privé pour la réalisation de ses programmes et de ses projets.
Le dispositif législatif doit être renforcé pour lutter efficacement contre la corruption ; De même, il est nécessaire de mettre en place une commission permanente et indépendante pour investiguer et collecter des preuves sur les cas de corruption à travers des inspections régulières des différents appareils de l’Etat (Douanes, Police, Municipalités, Marché publics, Privatisations, etc.) et pour des cas suspectés ou signalés par les citoyens pour en faire part à la justice. Cette commission devra communiquer aux citoyens tous les cas de corruption révélés et fournir des statistiques à cet effet. Afin d’éviter une utilisation accrue et injustifiée des méthodes d’investigation devront être explicitées et des preuves devront être fournies car la citoyenneté exige aussi le respect d’autrui et le non recours à la diffamation.

Développement Durable & Équitable

L’intérêt des citoyens et des générations futures doit être le fondement de la politique économique qui doit nécessairement viser un développement durable en harmonie avec l’environnement et préservant l’identité tunisienne. Toute politique économique doit trouver un équilibre entre plein emplois, compétitivité du site Tunisie, création de valeur ajoutée et respect de l’environnement. Des indices comme le Bonheur National Brut et ses composantes doivent faire l’objet d’un suivi par l’Institut National des Statistiques. Les responsables au niveau du gouvernement s’engager de pas sacrifier une des ces composantes pour des fins politiciennes à court terme.  Tout programme économique et social proposé par les partis politiques en compétition, doit faire des projections sur deux décennies en maintenant les équilibres macro-économiques et un déficit public très réduit. Une distribution équitable des richesses doit aussi être visée afin d’élargir encore la classe moyenne et d’éradiquer la pauvreté et la précarité de l’emploi. La politique économique devra se décliner en projections pour chacune des régions de la Tunisie afin d’assurer un développement équilibré sur tout le territoire national.
L’épanouissement des citoyens à travers la « valeur du travail » devra être un axe prioritaire de toute politique économique. Plus d’information doit être mise à disposition sur le marché de l’emploi notamment des projections sur l’avenir et ce, pour atteindre une meilleure adéquation entre l’offre et la demande et éviter des taux élevés de chômage et en particuliers celui des jeunes diplômés. Cela sera la base de l’ajustement permanent des filières de formations académiques et professionnelles. Le code de travail doit être révisé pour offrir la flexibilité nécessaire pour inciter à l’embauche et éviter la précarité des travailleurs intérimaires ou temporaires sur une longue durée.
L’Etat doit inciter à l’investissement intérieur aussi bien que l’inversement extérieur en facilitant la création et le développement des PME tunisiennes sur l’ensemble des régions, à travers davantage d’assouplissement au niveau des procédures administratives et en facilitant l’accès au financement. Un réseau de pépinières d’entreprises devra être développé pour couvrir chaque région et chaque université. L’essaimage devra être encouragé à travers des mesures fiscales et la mise à disposition d’études sur les secteurs porteurs. L’investissement dans les secteurs productifs et innovants devra être favorisé par rapport à l’investissement spéculatif et immobilier.

Identité Tunisienne

Tout projet de société pour la Tunisie, devra préserver l’authenticité et les spécificités de l’identifié tunisienne qui est de nature multiple. D’origine Amazigh, brassé par toutes sortes d’influences méditerranéennes, forte empreinte de la civilisation arabe avec une grande ouverture sur l’Occident et le reste du Monde. Le Peuple tunisien qui a toujours été à travers l’Histoire caractérisé par l’accueil, la simplicité et l’absence de grands écarts entre les classes sociales a pu à travers cette révolution montrer au reste du Monde et en particulier le Monde arabe que tous les peuples ont droit à la Liberté et à la Dignité quelque soit la culture dominante et la force de la dictature en place.
La Tunisie républicaine se caractérise par rapport aux autres pays du Monde Arabe par une séparation dans les faits des l’Etat et de la religion, par la dominance de la classe moyenne et par une législation avant-gardiste quant à la condition de la femme. Ces spécificités doivent être préservés et renforcés dans la nouvelle Tunisie.
Cette révolution marquera pour les décennies à venir l’identité Tunisienne et ses nobles objectifs devront être portés dans tous nos cœurs et laisser une empreinte forte au niveau de notre culture contemporaine. L’identité tunisienne doit être préservée et valorisée pour que la Culture tunisienne puisse s’épanouir encore plus.